Enjeux
Dans un contexte sanitaire perturbé, avec un système de santé sous tension, la dispensation protocolisée apparaît l’un des moyens pour améliorer l’accès aux soins sur la totalité du territoire. Cette dernière a pour objectif de permettre une prise en charge des patients souffrants d’une pathologie bénigne.
Une collaboration accrue entre les acteurs des soins de premiers recours permet de libérer du temps médical, voire de désengorger les services d’accueil des urgences. En résulte un transfert de tâches, d’actes de soins, ou de prévention ainsi qu’une réorganisation de la prise en soins du patient.
Rôle du pharmacien
Le pharmacien, considéré « délégué », pourra réaliser des tâches confiées et validées par le médecin, appelé « déléguant ». Ces transferts de tâches devront être explicitées dans un protocole, préalablement validé par l’équipe de soins et transmis à l’Agence régionale de santé.
A noter que 4 protocoles nationaux sont d’ores et déjà applicables en officine :
- Renouvellement du traitement de la rhino-conjonctivite allergique ;
- Prise en charge de la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle chez la femme ;
- Prise en charge de l’éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse de l’enfant ;
- Prise en charge de l’odynophagie.
Le pharmacien sera alors en mesure de :
- Renouveler un traitement médicamenteux ;
- Prescrire un nouveau traitement médicamenteux ;
- Réaliser des actes simples (ex : prise de température, réalisation d’une bandelette urinaire) ;
- Prescrire un arrêt de travail en cas de nécessité.
Là encore, chaque mission sera précisée dans le protocole utilisé.
Rémunération
Les modalités de rémunération sont à définir selon la structure d’exercice coordonné à laquelle le pharmacien appartient. Elle est conditionnée à l’adhésion de la MSP à l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI).
Une rémunération forfaitaire de 25€ est allouée par patient.
En pratique
Pour prétendre à la dispensation protocolisée, le pharmacien devra faire partie d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), un centre de santé pluridisciplinaire (CDS) ou une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS). Après quoi, la mise en place d’une telle action ne peut se faire qu’après élaboration et validation du protocole de collaboration par les autres acteurs de soins concernés et les autorités de santé.
D’autres éléments pratiques sont nécessaires :
- Disposer d’un espace de confidentialité pour la consultation avec un accès à des sanitaires ;
- Déléguants et délégués font partie d’une même équipe de soins ;
- Système d’information partagé entre les déléguants (médecin) et les délégués (pharmaciens), labellisé « dossier patient informatisé » par l’ASIP ;
- Patiente connue à la fois du médecin et du pharmacien ;
- Formation préalable des délégués (réalisée par les médecins de la MSP).